De nouveaux enjeux pour la base de loisirs de la Corniche des Forts

Publié le par Les Verts EE Romainville.over-blog.com

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Corniche des forts : de nouveaux enjeux lors de la rencontre du comité syndical avec la Région

 

Tout va se rejouer dans les semaines qui viennent. La décision vient d'être prise : l’avant-projet de la future base de loisirs de la Corniche des forts doit être retravaillé et validé d'ici mai (travaux, équipements, nature des activités, etc.).

 

Jeudi 3 février, les membres (1) du comité syndical de la base de loisirs de la Corniche des Forts ont rencontré à leur demande Francis Parny, vice-président de la Région en charge du sport et des loisirs.

 

Le vice-président, accompagné des services de la Région en charge du dossier, a présenté un état des lieux du chantier et accueilli les doléances des membres du comité chargés de mettre en place la viabilité de cette nouvelle base de loisirs. Plusieurs points ont été abordés et le débat a débuté par un état des lieux du chantier en cours.

 

D'abord le point sur les travaux réalisés. A cette occasion, nous avons appris que :

 

- 7 à 8 millions d'euros ont été investis par la Région dans les travaux anticipés (jardins familiaux, cheminement Est-Ouest, et aménagement de l'Esplanade du château, entrée Romainvilloise de la future base de loisirs)

 

- la relance du chantier va débuter par les travaux de comblement de l'ancienne carrière, afin de sécuriser le site (risques d'effondrement). Le démarrage est prévu à l'automne 2011. Ces travaux nécessitent l'utilisation de quelque 800 000 m3 de remblais et devraient être effectués, par phase, sur 5 ans. Le concassage de déblais inertes (le site a fait l'objet de nombreux dépôts sauvages) ne suffisant pas pour ce comblement, les services de la Région envisagent l'utilisation de la terre de surface, impliquant, pour la seule première phase, la destruction de 10 ha de forêt.

 

- la dépollution des sols, là où on a constaté la présence de divers polluants, est envisagée via la technique de phytoremédiation (dépollution par les plantes).

 

D'autre part, un certain nombre d'aménagements envisagés nous ont été présentés.

 

L'ensemble de ces informations a suscité des débats vifs et nombreux d'un fort intérêt d'écologie politique et social.

 

Les deux élus écologistes du comité, Nadia Azoug, conseillère régionale et adjointe au maire de Pantin, et Gérald Calzettoni, adjoint au maire de Romainville sont largement intervenus.

Les deux élus se sont appuyés dans les débats sur les travaux du rapport (2) de Gérald Calzettoni remis en juin 2009 au comité syndical de la base.

Ce rapport, qui soulignait les faiblesses et les manquements du projet lauréat, proposait une réorientation complète dans le choix des investissements, des activités et les coûts de fonctionnement en vue de proposer la création de la première « éco-base », d'une base-nature innovante en Seine-Saint-Denis.

La publication de ce rapport avait permis fin 2009 que soit posée la remise à plat du projet.

La Région, en réponse, a lancé à la veille des élections régionales de mars 2010 une nouvelle étude confiée au cabinet Pro-développement qui doit rendre ses propositions dans les prochaines semaines.

 

Armés des réflexions de ce rapport, les interventions de N. Azoug et G. Calzettoni ont notamment pointé :

 

- la nécessité, en cas de travaux par phases sur 5 ans, d'engager dès maintenant la phytoremédiation dans les zones où c'est nécessaire car cette technique de dépollution nécessite du temps et doit être intégrée à l’occasion des travaux de comblement

 

-       « la catastrophe écologique », selon les termes de G. Calzettoni, que représente le chantier annoncé de déboisement complet sur 10 hectares afin de se servir de la terre de surface ainsi dégaée comme matériau de comblement. Allons-nous vers une destruction importante ou totale de cette forêt, non entretenue depuis 50 ans, qui est, à ce titre, d'une qualité rare en Seine-Saint-Denis et milieu de vie d'une importante biodiversité ?

 

Nos élus écologistes ont exigé que soient étudiés et proposés par les services :

 

-      la recherche de solutions techniques (remblaiement par injection plutôt que par comblement, autres sources de remblais, autres lieux de stockage, etc.) afin qu'un minimum de destruction d'arbres ait lieu lors des travaux

 

-      la prise en compte des zones sensibles pointées dans l'étude écologique menée par le bureau d'étude écosphère en avril 2002

 

-      la nécessité de fixer, en amont des travaux, la surface boisée finale de la base de loisirs, ainsi qu’une proposition chiffrée de surface de forêt actuelle qui resterait à l’état de réserve naturelle protégée.

 

-      Un garantie de reboisement dans tous les cas d'impact fort sur l'ormeraie rudérale actuelle.

 

Concernant les aménagements, ils ont par ailleurs mis en avant, toujours sur la base du rapport de juin 2009 :

  

-       la nécessité de mettre en valeur le tunnel existant du fait de sa valeur patrimoniale (ce tunnel ferroviaire pavé était l'ancienne entrée principale de l'exploitation des carrières, menant aux fours à chaux) et de son intérêt en tant que liaison naturelle (d'autant que la base est coupée à quatre reprises par des voiries).


-       l'intérêt à réhabiliter les maisons des carriers (un engagement de la ville de Romainville lors des ateliers urbains des années 2000), et, dans la perspective d'un écomusée, à s'appuyer sur le Comité Départemental du Tourisme de Seine-Saint-Denis qui a rédigé une étude de 30 pages sur l'histoire ouvrière et industrielle du plâtre dans le département.

 

Concernant les activités et le fonctionnement de celles-ci :

 

-       la réorientation des activités vers une forte présence des projets d'économie sociale et solidaire, d'actions inter-générationnelles en phase avec les principes d'éducation populaire et de découverte de la nature en ville, réorientation qui pourra être portée par des chantiers d'insertion pour la mise en valeur de la biodiversité et par la mise en place d'un restauration associatif d'insertion.


-       des partenariats possibles avec les associations environnementalistes ou spécialistes d'activités scientifiques et techniques tels « Les petits débrouillards » ou « Planète Science » pour des découvertes pédagogiques notamment en reprenant le projet d'archipel de mares naturelles.

 

En outre, dans le projet actuel du lauréat, deux épines importantes persistent quant à leur coût et leur pertinence

 

-       le promontoire artificiel (avec passerelle reliant le plateau de Romainville)

 

Sur ce promontoire artificiel, nos élus écologistes ont argumenté fortement en décrivant dans le détail ce qu’ils ont appelé « un caprice d'architecte », équipement incohérent sur quatre points :

 

-       ce promontoire est inutile d'un point de vue paysager : l'ensemble de la base propose déjà des points de panorama nombreux

 

-       il est écologiquement désastreux : il impliquerait la destruction de 20 ha de forêt

 

-       il est techniquement coûteux et amplifie les difficultés : cela demanderait un remblai supplémentaire alors qu'on ne sait déjà pas où en trouver, et le projet de passerelle reliant le plateau de Romainville au promontoire en augmenterait encore les coûts.

 

-       il est socialement destructeur : du fait de la pente, ce projet supprimerait une importante surface disponible pour le public

 

Et enfin, le projet d’équipement du cirque où ils ont souligné le décalage entre le projet initial d'esplanade (à même d'accueillir des manifestations, via l'installation de gradins temporaires) et le projets d'arcades à caractère commercial (comparables à celles du Quartier Dausmesnil à Paris) qui nous a été présenté. Ils ont demandé que ce projet soit revu, vers quelque chose de plus sobre, de plus cohérent et de moins coûteux.

 

Bref, c'est l'ensemble de la copie qui est à revoir.

On est très loin pour le moment des exigences de préservation de la biodiversité et de sensibilisation aux questions environnementales présentes dans le cahier des charges de la base telles qu’elles figuraient déjà dans les contraintes que devaient prendre en compte les lauréats au concours européen pour ce projet en 2001.

 

En conclusion Monsieur Parny, reprenant la volonté de l’Ile-de-France d’être une éco-région et d'appliquer le programme de l'agenda 21 régional, a levé un grand nombre d’incertitudes qui perduraient depuis de nombreux mois et a indiqué que les élus avaient légitimement souligné qu'ils manquaient d'information.

Il a rappelé que c'est bien aux élus de faire remonter des propositions et aux services de les mettre en œuvre.

 

Le retour sur ces réflexions est attendu avec beaucoup d’attention, et nos élus écologistes comptent bien s’appuyer sur les prochains résultats de l'étude du cabinet Pro-développement (chargé de faire de nouvelles propositions, en particulier pour rétablir le volet environnemental) pour être force de proposition dans l'élaboration du futur avant projet, vers un projet d'écobase, de base nature en ville qui serait la première en Ile-de-France. En Seine-Saint-Denis, nos élus écologistes feront tout pour que ça puisse être possible !

 

(1)  : le comité est constitué de 15 membres pour trois collèges : Un pour la région IdF avec Nadia Azoug (EELV), Djeneba Keita (PC), Martine Legrand (PS), Bruno Beschizza (UMP), Philippe Guglielmi (PS). Un pour le conseil général avec Josianne Bernard (PC), Corinne Valls (MGC), Gilles Garnier (PC), Daniel Guiraud (PS), Manuel Martinez (PS). Un pour les 4 villes concernées avec 1 représentant supplémentaire pour la ville de Romainville en raison de la surface du territoire concerné (75 %) : Gérald Calzettoni (EELV), Jacques Champion (MGC), pour Romainville, Claude Ermogeni (PC) pour Les Lilas, Bernard Giraud (NC) pour Noisy-le-Sec, Didier Segal-Saurel (NI), président du comité, pour Pantin.

(2)  : A consulter sur demande au format PDF

Publié dans ACTU LOCALE

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