CORNICHE DES FORTS : une écobase en Seine-Saint-Denis ?

Nous reproduisons ci-dessous l'article sur l'historique et les enjeux de la base de loisirs de la Corniche des Forts paru sur le blog des élus EELV de Pantin. Il dresse un bilan complet de ce grand chantier régional. C'est la conseillère régionale EELV, Nadia Azoug, qui s'y exprime et décrit le travail engagé sur ce dossier prioritaire des élus écologistes de nos territoires :

 

" En tant que nouvelle conseillère régionale, j'ai intégré, en Octobre 2010, le nouveau Conseil syndical de la Base de loisirs régionale de la Corniche des Forts. Un projet, à cheval sur les territoires de Pantin, Romainville, Noisy le Sec, et les Lilas, qui date de 1993. Bref historique du site et zoom sur le projet alternatif porté par les élus écologistes.

En Île-de-France, 11 bases régionales de plein air et de loisirs? (BPAL) existent actuellement, couvrant 3 000 ha au total. Selon la circulaire du 2 mars 1975, « une base de plein air et de loisirs est un espace libre, animé, ouvert à l’ensemble de la population. C’est un équipement qui offre à ses usagers les possibilités d’expression les plus variées permettant la détente et la pratique d’activités sportives, culturelles de plein air et de loisirs dans un cadre naturel préservé du bruit ». A ce jour, la très grande majorité de ces bases sont à dominantes sportives et de détente. Même si quelques activités de découverte de la nature s'y développent, les considérations écologiques n'y furent pas centrales au moment de leur conception.

C’est en 1993 que la Région décide d’implanter une 12e base sur le site de la Corniche des Forts. Présentant un dénivelé important, elle se déploiera pour une large part sur d’anciennes carrières de gypses, nécessitant de lourds travaux de comblement. Abandonnée à la fin des années 1950, suite à la fin de leur exploitation, la carrière comprenait un atelier de transformation et des fours à chaux.

Cette nouvelle base de plein air et de loisirs sera la plus proche de Paris et la première à voir le jour en Seine-Saint-Denis. Cela en fait un enjeu majeur sur notre territoire.


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Un projet qui tarde depuis à se concrétiser


Fin 2000, le projet arrive dans les priorités des dossiers de la région et le projet est lancé.

Début 2001, le syndicat mixte de la BPAL de la Corniche des Forts est créé, composé de représentants de la région, du département et des quatre communes concernées. C'est ce syndicat qui aura la charge d'assurer le fonctionnement de la base (50% communes, 50% Département). La Région ne prend en charge que l'investissement (études, travaux, comblements, constructions d'infrastructures, etc.).

Des concertations publiques et des études d’impact sont alors menées :

  • Étude faunistique et floristique menée en 2000 par Écosphère

  • Étude de pré-programmation réalisée par Pro-développement. Y sont abordés des questions larges : sécurité du site, hydrographie, stabilité des carrières, topographie du sol, gestion des abords, réflexion sur quel type d'activité, etc.

  • A l'initiative de la ville de Romainville (le territoire de la base est majoritairement sur celui de la ville), 2 ans d'ateliers urbains sur 2001 – 2002 étalés sur une dizaine de réunions auxquelles ont à chaque fois participé 100 à 150 personnes. Les 5 projets lauréats ont été soumis.

 

En 2003, l’opération est reconnue d’utilité publique et des procédures foncières sont engagées. En parallèle, c'est le groupe ILEX paysagistes urbanistes – Ateliers LION architectes – EGIS qui remporte le concours de maîtrise d'œuvre. A noter que le jury de concours (composé par 1/3 de représentants de l'État, 1/3 de représentants des collectivités territoriales, et 1/3 de spécialistes : architectes, urbanistes, paysagistes, etc.) n'a pas retenu le projet souhaité par les habitants et les élus Romainvillois. Ce dernier était pourtant le plus écologique, très en avance même sur les préoccupations de l'époque en la matière, et, que ce soit dans les aménagements ou dans les activités proposés, tenait pleinement compte des caractéristiques du site :

  • Biodiversité : la friche centrale abandonnée est désormais devenue un véritable bois qu'il convient non seulement de préserver mais aussi d'utiliser comme support d'activités liées à la découverte de la nature

  • Patrimoine : l'ancienne activité de carrières du lieu mérite lui aussi être valorisé

  • Topographie : la déclivité du site doit elle aussi être prise en compte dans le choix des futures activités de la base.


Depuis, des difficultés liées aux opérations d’acquisition de l'îlot central (surface qui représente 75% de la base et où doit avoir lieu l'essentiel des travaux) et à la mise en sécurité du site, retardent la sortie de terre du projet. Des études continuent cependant d'être lancées (ex. prospection des services du patrimoine), un cahier des charges est rédigé, des activités définies, un budget élaboré.


Un projet contesté


Fin 2007, à la demande de la ville de Romainville une première phase dite de "travaux anticipés" débute enfin, permettant l'ouverture progressive et partielle de la base de loisirs :

  • aménagement d’environ 1 400 m² de jardins familiaux et à vocation pédagogique (inaugurés au printemps 2010),

  • création d’une liaison est-ouest (impliquant déjà des travaux de comblement), sentier de 3 km accessible aux piétons, cyclistes et personnes à mobilité réduite,

  • aménagement des abords du château de Romainville, espace voué à devenir l’entrée principale de la BPAL et dont les jardins retrouveront leur aspect du XVIIème siècle,

  • aménagement des abords de la Folie de Pantin, édifice du XVIIIème siècle qui abritera une maison de la nature et dont les jardins accueilleront une ferme pédagogique.

 

En Mars 2008, un nouveau collège de représentants des villes est élu suite aux élections municipales. Une critique des futurs aménagements et activités se fait jour. C'est notamment Gérald Calzettoni (Maire Adjoint à Romainville – EELV) qui pointe les faiblesses et les manquements du projet lauréat et notamment sont caractère trop équipementier, entraînant non seulement des coûts importants d'investissements mais aussi des coûts de fonctionnement ne seront non maîtrisables.

En juin 2009, Gérald Calzettoni produit un rapport (1) qui synthétise ces critiques et propose un projet alternatif. Le rapport proposait une réorientation complète dans le choix des investissements, des activités et les coûts de fonctionnement en vue de proposer la création de la première « éco-base », d'une base-nature innovante en Seine-Saint-Denis. La nécessité d'investissements conséquents est réaffirmée mais doivent viser à pérenniser les coûts de fonctionnement futurs et notamment maîtriser le renchérissement du coût des énergies.

Ce rapport est envoyé au Vice Président de la Région en charge du dossier ainsi qu'à l'ensemble des membres du comité syndical. Alerté, le vice président décide en 2009 de remettre à plat le projet et demande une nouvelle étude de programmation à Pro-développement (qui avait fait l'étude de pré-programmation il y a 10 ans).


Où en sommes-nous ?


 Après une longue négociation, la Région est désormais propriétaire de l'îlot central. Un travail important d'étude est en cours (cartographie des carrières, études techniques pour répertorier les différents types de pollutions des sols, etc.).

L'étude Pro-développement doit être rendue dans les prochaines semaines.

Le projet d'aménagements et les activités qui seront proposées sur la base doit être validé d'ici juin.

L'enjeu est donc considérable. Gérald Calzettoni et moi même comptons-bien faire tout notre possible pour que naisse, en Seine-Saint-Denis, la première éco-base régionale !"

 

Le projet de la BPAL de la Corniche des Forts en quelques chiffres

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